Le travail c’est la santé
Si l’étymologie du mot « travail » est bien connue pour ses résonnances de torture latine, force est de constater qu’on progresse de jour en jour pour se rendre la vie plus douce et l’épanouissement plus fort. Toutefois, si le lieu de travail était un monde bisounoursesque, les psychologues du travail feraient faillite et ce serait dommage quand même, non ? Bon, en somme, comment faire pour réconcilier les plus récalcitrants avec leur dur labeur quotidien, pour contre-carrer les risques psycho-sociaux, prévenir le très à la mode, et malheureusement, burn out, etc. La recette est simple et pourtant…elle nécessite une refondation profonde de la conception française du travail, de ce qu’on y fait, de ce que l’on en attend.
La « cuvettée » ? Mais qu’est-ce que c’est ?
Non, ce n’est pas le contenu d’une cuvette…ou alors celle qui contiendrait en son sein, un doux-double objectif de résultat et de confort, de performance et de bonheur.
Voilà, le gros mot est sorti : peut-on être heureux au travail ? Peut-on donner du bonheur au travail ? (Vous avez quatre heures)
La Q.V.T., en quelques mots
On peut toujours essayer de peaufiner la définition usuelle qui n’est pas encore galvaudée, car clairement, il y a du boulot ! Dans la rubrique « Atout théâtre a lu pour vous », voici la petit fiche récap, on sait jamais, si ça tombe au bac…
QUALITE : quand « qualité » vient ENFIN remplacer le terme QUANTITE…la qualité est non mesurable mais elle donne une valeur plus ou moins grande à un produit, à une personne – on parlerait alors de vertu, de valeur morale. Appliqué au travail, le terme de « qualité » n’est pas anodin : il vient lui redonner ses lettres de noblesse. Jadis, ne parlions-nous pas de gens de qualité ?
VIE : eh oui, il serait bien obsolète de voir aujourd’hui le lieu de travail comme le lieu où l’on survit. Non seulement le travail permet de vivre mais il est aussi un lieu de vie. Et cette vie-là, on essaye de la faciliter, non de la rendre impossible, comme dit l’adage.
TRAVAIL : si nous ouvrions notre propos sur l’étymologie du mot, eh bien sachez que cette donnée est controversée ! Car si chaque mot devait se définir par son étymologie alors on ne serait pas sortis des ronces. Merci Emile Littré et Michel Bréal pour cette rectification. En outre, rien n’interdit aux sociétés de redéfinir en permanence ce qu’est le travail, et ce que signifie le mot travail. Nier cette double réalité et rapporter tous les discours à une « nature originelle » du travail, prétendument accessible à travers l’étude de l’étymologie, c’est effectuer un véritable « travail » sur la pensée, un travail idéologique, dirigé contre les tentatives de repenser en profondeur la place du travail dans la société.
Qualité de vie ? Qualité de vie au travail ? Qualité du travail dans la vie ? On sent bien que le management moderne se soucie de l’adéquation des deux pôles de cette expression contemporaine en quittant définitivement ce qui pouvait tenir lieu d’oxymore au départ, pour une « cuvettée » harmonieuse aux yeux de toutes et de tous. Et c’est tant mieux ! Continuons dans cette belle voie et focalisons donc notre attention cette semaine sur ce qui pourrait devenir la nouvelle devise d’Atout Théâtre : se sentir mieux pour travailler mieux…et vice versa !