Dans un monde où la lutte contre les inégalités est un combat quotidien, où la parole d’une personne discriminée peut être entendue sans être remise en question, dans cette société ou intégrer les différences peut devenir une force, il existe une catégorie de nos concitoyens qui se heurtent a une double injustice : les femmes en situation de handicap.
À l’occasion de la Semaine Européen pour l’Emploi des Personnes Handicapées, et dans la continuité de nos engagements pour l’égalité des genres et la diversité en entreprise, nous vous proposons de faire un focus sur ce sujet de société :
Femme et Handicap, la double peine ?
Dans le monde du travail, les femmes en situation de handicap souffrent d’un regard contradictoire de la part des managers : décrites comme « courageuses », « volontaires », « sympathiques » ou encore « fortes », elles sont perçues comme « lentes » et « inadaptées » au monde de l’entreprise. Cela ne saurait être sans conséquence sur la politique de recrutement et de promotion.
Comme le souligne Maud Piot de l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir : « les stéréotypes dont sont victimes les femmes en général, fatigabilité, fragilité, seraient d’autant plus présents lorsqu’il s’agit de femmes handicapées ».
La où l’égalité règne à Pole Emploi vis-à-vis des demandeurs d’emploi « valides », 45 % des personnes reconnues handicapées inscrites sont des femmes alors que le taux de chômage dans cette catégorie de la société est de 19 % (le double de la moyenne nationale).
En 2011, la loi dite « Coppé-Zimmerman » ouvrait la voie à la réduction des inégalités en entreprise, pour arriver à une représentativité à hauteur de 40 % des femmes dans les conseils d’administrations (qui était de 10 % au moment de la promulgation de la loi). Il s’agit évidemment d’une avancée pour la lutte contre le sexisme, cependant il n’existe aucune politique publique de la sorte quand il est question de handicap. En effet quand il est question d’intégration des personnes en situation de handicap, la dimension liée au genre est complètement inexistante.
Le Parlement européen a pourtant statué sur le sujet, encourageant l’inclusion des femmes handicapées par divers biais tels que la lutte des stéréotypes par la promotion d’images positives ou via des campagnes de sensibilisation, ainsi qu’en ciblant certaines représentations des handicaps dans la sphère publique, puisqu’il s’agit d’un domaine en retard sur ce sujet. Pourtant, peu de femmes handicapées représentent des modèles de réussites reconnus, elles sont même complètement absentes de nombreuses sphères de la société (médias, politique, mode des affaires…) L’absence de modèle positif aliment de fait les phénomènes d’autocensure.
Philippe Croizon par exemple est un modèle de réussite et de courage, il est connu et reconnu de tous pour ses exploits. Existe-t-il pour autant un équivalent féminin ? Peut-être, mais cette dernière n’a pas encore eu le droit à la reconnaissance qu’elle mérite.
La popularité des jeux paralympiques est une voie d’amélioration sur ce sujet, et la porte étendard de l’édition 2018 de la SEEPH est Lucie Jarrige championne du monde 2016 de handi-escalade.
À cette occasion, A/tout THÉÂTRE vous accompagne pour l’organisation d’actions de sensibilisation pour ce sujet de société majeur par le biais de ses saynètes théâtrales, formations et nombreux ateliers.
sources :
rapport du défendeurs des droits
https://travail-emploi.gouv.fr
http://fdfa.fr/
http://www.semaine-emploi-handicap.com